Relents

Parfois j’ai des relents

Des envies de crier

De colère de désespoir

De voir un truc pareil

Un truc si vingtième

Revenir du temps d’avant

Se passer juste là

À la frontière

La guerre

Je voudrais crier

Si fort que la terre se mettrait à trembler

Je voudrais voir des casques bleus

Alignés couverts

Déboulonner les mortiers

Mettre du sable dans les réservoirs des tanks mortifères

Une vraie force de paix

Empêcher les types qui puent la mort

Protéger les civils

Et demain d’autres Ukrainiens

Et ensuite leurs voisins?

Qu’ils viennent 

On fera comme nos grands-parents

Qui ont dû vivre après

avec toutes ces cicatrices

Mon père qui a failli crever de faim

A sa naissance en 1945

Et ça recommence

Toujours cette même question

Comment faire avec ceux qui ne veulent pas discuter?

Qui agissent sans considération autre que leur intérêt privé

Alors que des milliers de gens sont touchés

Où est la police internationale

Les arrestations

Petite, on me disait « on ne tape pas »

Puis j’ai étudié qu’on avait tenté d’interdire les agressions armées

Où est la justice internationale

Un tribunal

Tu veux fonctionner sans éducation

Tu détruis tu butes tu casses tout

Alors qu’on se débat déjà

Avec la pauvreté la faim l’ignorance le réchauffement climatique la chute de la biodiversité

On est pressé

On est déjà en retard

Pour tout ceux qui se sont pris des bombes

Tout ceux qui ont maintenant leur maison en ruine

Et puis encore ceux qui sont retrouvés menottés abattus devant chez eux

Femmes et enfants violés

Loin tu oublies c’est interdit

Tu as tué tu vas payer

Ce matin j’ai des relents

Des envies de crier

De colère de désespoir

Si fort que la terre se mettrait à trembler

Et puis comme tous les autres matins

Je vais travailler.